Galerie Nadja Vilenne
Jacqueline Mesmaeker - Benjamin Monti- Sandrine Morgante - Valérie Sonnier -
Pour cette édition du Salon, nous désirons rendre hommage à Jacqueline Mesmaeker, artiste belge de renommée internationale, tout récemment disparue à l’âge de 94 ans. Le public marseillais a déjà pu découvrir son travail, Couloirs et Circus en 2021, quelques Variables en 2022. Cette fois, nous mettrons l’accent sur une pratique singulière de l’artiste, initiée en 1995 et que l’artiste a réactivée au tournant des années 2020 : ses contours clandestins. Ce sont des tracés, à même le mur, des contours d’objets et d’animaux se soustrayant à la loi du visible, réalisés à l’aide d’ustensiles divers (des jouets, des instruments trouvés, des outils de cuisine) dessinés tels quels ou en combinatoires, renvoyant aux images élémentaires des livres à colorier. Ils sont disséminés dans le lieu d’exposition de façon quasi secrète, clandestine, tracés en des endroits improbables. L’artiste les qualifie d’Easter Eggs : il nous faut les chercher comme s’il s’agissait d’œufs de Pâques. Nous montrerons des projets, mais certains d’entre eux pourraient être disséminés à même les murs des parties communes du Château de Servière. Une invitation à la chasse aux œufs... La dernière fois que l’artiste a disséminé ses contours clandestins, c’était à BOZAR en 2020, lors de la rétrospective que lui a consacré l’institution bruxelloise.
Nous reviendrons également avec des œuvres de Valérie Sonnier et de Benjamin Monti.
Les œuvres de Valérie Sonnier déploient un univers travaillé par les notions de présence et d’absence, dont les architectures aux ambiances nostalgiques sont traversées d’apparitions. Chaque projet s’exprime à travers trois médiums : le film, la photographie et le dessin. Valérie Sonnier s’intéresse plus spécifiquement à l’architecture des lieux qu’elle portraiture avec une précision d’orfèvre. Ce décor, théâtre des esprits et des vies qu’elle tente de capter et d’immortaliser, se dessine au graphite, au
crayon de couleur et à la cire sur des pages de vieux cahiers d’école ou de comptes, se filme à la caméra super 8 et se photographie à l’argentique ou en couleurs, traces fantomatiques qui nous transposent sans cesse dans un espace-temps passé, comme cristallisé.
Benjamin Monti, est un étonnant collecteur d’images, collectionneur de curiosités imprimées, recycleur d’un corpus iconographique qu’il hybride, recompose, revivifie entre copies et originaux, une plongée abyssale dans une lecture de la représentation sans cesse réévaluée. Au carrefour du dessin et du collage. Les dessins de Benjamin Monti, sages à première vue, procèdent d’un détournement du bon sens et de la bonne conduite, proche du surréalisme : on songe aux romans-collages de Max Ernst, comme La Femme 100 têtes (1929) ou Une semaine de bonté (1933). A bien les regarder, c’est d’ailleurs ce même parfum de délicate perversité qui s’en dégage ; fruit de l’union entre innocence et criminalité, jeu et cruauté, plaisir et souffrance.
Enfin, nous proposerons également les œuvres de Sandrine Morgante, une jeune artiste belge. Dans sa récente série de dessins, intitulée You Gold, Sandrine Morgante dessine littéralement le burnout, reprenant injonctions et confidences, slogans et récits de souffrances. Graphiques performatifs, bulles, trous noirs, majuscules, polices tantôt dynamiques et séductives, tantôt hachées et désordonnées, cris ou murmures, la composition de ces dessins au format d’affiche traduit le choc des mots, la perte de soi, les déflagrations systémiques et toutes ces histoires individuelles. Ses dessins, qui portent sur l’écriture et la parole, sont la retranscription visuelle de dialogues issus d’interviews, d’enregistrements audio, de pensées nocturnes, ou de souvenirs de conversations spontanées.
Et puis, pour respecter les traditions, puisqu’il nous a accompagné lors de chacune de nos participations au Salon, sans doute aurons-nous l’un ou l’autre petit dessin médiocre du petit Maître Jacques Lizène.
For this year's Salon, we'd like to pay tribute to Jacqueline Mesmaeker, a Belgian artist of international renown who died recently at the age of 94. The Marseilles public has already been able to discover her work, Couloirs et Circus in 2021, and Variables in 2022. This time, we'll be focusing on a singular practice of the artist's, initiated in 1995 and reactivated at the turn of the 2020s: her clandestine contours. These are tracings, right on the wall, of the outlines of objects and animals that evade the law of the visible, made using a variety of utensils (toys, found instruments, kitchen tools) drawn as they are or in combinatorial form, harking back to the elementary images in colouring books. They are scattered around the exhibition space in an almost secret, clandestine way, drawn in unlikely places. The artist calls them Easter Eggs: we have to look for them as if they were Easter eggs. We'll be showing some of the projects, but some of them could be scattered around the walls of the communal areas of Château de Servière. An invitation to an egg hunt... The last time the artist scattered his clandestine outlines was at BOZAR in 2020, during the retrospective devoted to him by the Brussels institution.
We'll also be back with works by Valérie Sonnier and Benjamin Monti.
Valérie Sonnier's works unfold a universe shaped by notions of presence and absence, whose nostalgic architectures are punctuated by apparitions. Each project is expressed through three media: film, photography and drawing. Valérie Sonnier is particularly interested in the architecture of the places she portrays with the precision of a goldsmith. These settings, the theatres of the spirits and lives she tries to capture and immortalise, are drawn in graphite, coloured pencil and wax on the pages of old school notebooks or accounts, filmed with a Super 8 camera and photographed in silver or colour, ghostly traces that constantly transpose us into a past space-time, as if crystallised.
Benjamin Monti is an astonishing collector of images, a collector of printed curiosities, a recycler of an iconographic corpus that he hybridizes, recomposes and revives between copies and originals, a deep dive into a constantly re-evaluated reading of representation. At the crossroads of drawing and collage. Benjamin Monti's drawings, wise at first glance, are a diversion from common sense and good behaviour, reminiscent of surrealism.
They are reminiscent of Max Ernst's novel-collages, such as La Femme 100 têtes (1929) and Une semaine de bonté (1933). If you look at them closely, you'll find the same delicate perversity emanating from them, the fruit of a union between innocence and criminality, playfulness and cruelty, pleasure and suffering.
Finally, we'll also be showcasing the work of Sandrine Morgante, a young Belgian artist. In her recent series of drawings, entitled You Gold, Sandrine Morgante literally draws burnout, taking up injunctions and confidences, slogans and stories of suffering. Performative graphics, bubbles, black holes, capitals, fonts that are sometimes dynamic and seductive, sometimes choppy and disordered, cries or murmurs, the composition of these poster-sized drawings translates the shock of words, the loss of self, systemic explosions and all those individual stories. Her drawings, which are about writing and speaking, are a visual retranscription of dialogues from interviews, audio recordings, night-time thoughts, or memories of spontaneous conversations.
And then, in keeping with tradition, since he has accompanied us on each of our visits to the Salon, we'll no doubt have one or two mediocre drawings by the little Master Jacques Lizène.
Galerie Nadja Vilenne
Nadia Vilenne
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