Viking Eggeling - Robert Breer - Richard Serra - Marcell Jancovics - Mrzyk & Moriceau - Camille Goujon - Alice Maher - Françoise Petrovitch - Martha Colburn - Adriana Molder

 

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Dans le cadre de PAREIDOLIE
Programmation vidéographique présentée au [mac]

Les Echos Inachevés

n'est pas une brève histoire du cinéma d'animation mais plutôt un parcours associatif qui esquisse un siècle d'infiltration du dessin cinématographique international, parfois fortement imprégné d'autres formes d'art telles que la musique, l'architecture ou le théâtre, et toujours en résonance, à la recherche de motifs, de thèmes et de gestes qui sont autant de fils dans ce tissage ouvert.

À commencer par le Suédois Viking Eggeling qui, en 1923, travaillait à Berlin sur un projet de film abstrait et, contrairement aux autres films d'avant-garde de l'époque, sans aucun montage. Un flux d'images ininterrompues, nouvelles pour les yeux des spectateurs. Sa principale collaboratrice est l'artiste du Bauhaus Erna Niemeyer, connue plus tard sous le nom de Ré Soupault. La SYMPHONIE DIAGONALE d'Eggeling est devenue une icône du cinéma abstrait qui n'a rien perdu de sa beauté jusqu'à aujourd'hui.

Le peintre et cinéaste américain Robert Breer, qui a vécu à Paris dans les années 1950, a déclaré un jour : "Je considère les films comme des images spatiales". Alors que ses œuvres précédentes, FORM PHASE4, étaient toutes axées sur l'abstraction géométrique et clairement influencées par la clarté formelle et la musicalité des films d'Eggeling, ATOZ, qui date de l'an 2000, se présente sous la forme d'un abcédaire ludique.

Depuis plus de 20 ans, les artistes Mrzyk et Moriceau collaborent à la réalisation de dessins et de films d'animation. Leur travail est un exercice de mouvements rythmiques, d'actions bizarres en boucle, souvent empreint d'humour absurde et d'érotisme. Avec SUBWAYS pour le groupe Avalanches, ils sont entrés dans le genre des vidéoclips.

Marcell Jancovics, premier réalisateur d'un long métrage d'animation en Hongrie, propose une méditation courte et précise sur le mythe de Sysiphos et son geste de répétition obsessionnelle - une boucle d'un autre genre.

Les deux films de l'artiste irlandaise Alice Maher de la série 2009 MUSIC OF THINGS "flora" et "double" sont basés sur des dessins qui sont le produit d'un processus laborieux d'inscription, de numérisation, d'effacement, de réinscription et de re-numérisation, un flux permanent d'hybridation. Des images qui nous reflètent dans l'altérité, entre l'état d'humain et de créature.

Le film de Camille Goujons est une métaphore humoristique du changement et de la métamorphose, décrivant une ville comme un organisme affamé qui se dévore lui-même et qui ne cesse de croître et de s'effondrer.

WONDER OF NATURE de Martha Colburn a été réalisé dans le cadre d'une exposition sur la redécouverte des manuscrits de l'artiste néerlandais baroque Jan Velten. Un cabinet de curiosité filmique qui parle de la revisitation de concepts aujourd'hui à la mode selon lesquels l'art et la nature avaient des interconnexions plus profondes.

Le film classique de Richard Serra de 1968, HAND CATCHING LEAD, une époque où il a intensément étudié les notions de processus et de matérialité, montre un geste simple, celui de tendre la main, de toucher et de faire des marques, ou en d'autres termes "dessiner".

L'œuvre ENTRÉE LIBRE de Françoise Petrovitch nous permet d'explorer les espaces architecturaux et urbains d'un village qui ont été abandonnés au fil des ans, mais qui, en dessinant sur leurs fenêtres, deviennent le théâtre de fantômes et de spectres qui revitalisent l'absence, tout en nous rappelant le lent processus de transformation de ces lieux en fantômes eux-mêmes.

L'artiste portugaise Adriana Molder rend hommage dans SERPENTINA à un groupe de dessins et de peintures classiques de femmes provenant de la collection de l'Albertina de Vienne. Maître E.S., Cranach et autres. Ses dessins à l'encre noire sont rassemblés dans un espace qui semble être à la fois un studio, un atelier et une scène de théâtre. Là encore, le temps semble suspendu ou revisité, le processus de la main créatrice n'est jamais exclusivement et isolément contemporain. Comme un flux d'images sans fin, agrandies et déformées ou simplement concentrées jusqu'à une clarté cristalline. Les échos continuent d'être entendus.

Jan-Philipp Fruehsorge
THE DRAWING HUB

Avec le soutien de 
HAMMIK COLLECTION WELLINGTON, NZ

Les Echos Inachevés

is not a short history of animation film but rather associative parcours that sketches out a century of international cinematic drawing infiltration, sometimes heavily infused by other art forms such as music, architecture or theatre. and always resonating, looking for motives, themes and gestures that  are a threads in this open weaving.

Beginning with the Swede Viking Eggeling who in 1923 was working on a filmproject in Berlin, non-objective and unlike other avantgarde films of that period without using any editing. A flow of uninterrupted images, new to the eyes of their viewers. His most important collaborator was the Bauhaus artist Erna Niemeyer, who later has been known under her name Ré Soupault. Eggeling's SYMPHONIE DIAGONALE became an icon of abstract film that has not lost its beauty until today.

The american painter and filmmaker Robert Breer, who had lived in Paris in the 1950s once said „I think of film as space-images“. While his earlier work FORM PHASE4, was all concerned around geometric abstraction and clearly influenced by the formal clarity and musicality of Eggeling’s film, whereas  ATOZ  from the year 2000 comes in the form of a playful abcedaire.

For over 20 years now the artist couple Mrzyk and Moriceau have been collaborating in drawings and animation films together. Their work is an exercise in rhythmic movements, bizarre actions in endless loopings, often full of absurd humor and the erotic.With SUBWAYS for the band Avalanches., they entered the genre of videoclips.

Marcell Jancovics the first director of a feature animation film in Hungary has a short and sharp meditation on the myth of Sysiphos and his gesture of obsessive repetition - a looping of another kind.

Irish artist Alice Maher’s two films from the 2009 series MUSIC OF THINGS „flora“ and  „double“.are based on drawings that are the product of a laborious process of inscribing, scanning, erasing, re-inscribing and re-scanning, a permanent flow of hybridisation. Images that mirror ourself in „otherness“, between the state of being human and a creature.

Camille Goujons film is a humorous metaphor for change and metamorphosis, depicting a city as a hungry selfdevouring organism that never stops to grow and collapse.

Martha Colburn’s, WONDER OF NATURE was done in connection to an exhibition on the rediscovery of the manuscripts of baroque dutch artist Jan Velten . A filmic cabinet of curiosite, that speaks about the revisiting of now fashionable concepts according to which art and nature had deeper interconnections.

Richard Serra’s classic film from 1968, HAND CATCHING LEAD a time where he intensely investigated the notions of process and materiality shows a simple gesture, that of reaching out, touching and mark making, or in other words „drawing“.

Francoise Petrovitch’s ENTRÉE LIBRE allows us to explore architectural and urban spaces in a village that have been abandoned over the years but by drawing on their windows turning them into a stage for ghosts and phantoms that revitalize the absence. and the same time are a reminder of the slow process of transforming such places into ghosts themselves.

Portugese artist Adriana Molder pays tribute in SERPENTINA to a group of classical drawings and paintings of women from the collection of the Albertina in Vienna. Master E.S., Cranach and others. Her black ink drawings are gathered in a space that seems to be simultanously studio, workshop and theatre stage . Again, time seems suspended or revisited, the process of the creative hand is never exclusively and isolated contemporary. Like a stream of never ending images, enlarged and distorted or just focused to cristalline clarity. The echos continue to be heard.

Jan-Philipp Fruehsorge
THE DRAWING HUB 

with generous support by:
HAMMIK COLLECTION WELLINGTON, NZ